Ce qui est extraordinaire chez nous, c’est qu’il y a pas grand chose d’extraordinaire. Deux pieds, deux oreilles, deux yeux, avec comme simple moteur un bout de barbaque qui nous donne la mesure. Rien n’est vraiment gagné d’avance pour déplacer des montagnes. Cependant même sans gonflette, il existe des alternatives pour se glisser dans la peau d’un surhomme. Le héros d’aujourd’hui a également bien changé. Plus ordinaire que super, il se bat contre d’autres peurs et réside quelque part, en chacun de nous, prêt à infliger l’estocade à grands coups d’humanisme.
En douze cases, Antonin Malchiodi dresse la liste des exploits à accomplir, des difficultés à surmonter. Son point de vue espiègles, sans être fataliste, se veut néanmoins lucide sur les tourments de notre temps. Ceux qu’il met en correspondance avec l’image éditée à Épinal n’ont plus grand chose à voir avec les menaces chimériques anéanties par Hercule. Son image fait référence à la lithographie Les travaux d’Hercule (après 1921) de l’imagerie Pellerin.
